Loading
MENU
Fiches pratiques

Organiser une collecte de don du sang

En France, les besoins pour soigner les malades nécessitent 10 000 dons de sang par jour. Or, aujourd’hui, il n’existe aucun traitement ni médicament de synthèse capable de se substituer au sang humain. Ainsi, les dons du sang, sont encore aujourd’hui indispensables et nécessaires. Vous avez envie d’agir et d’encourager vos camarades à accomplir cet acte simple qu’est le don du sang ? Voici ici quelques conseils pour organiser une collecte de sang et ainsi agir pour le don du sang.

Quelques rappels

L’ÉTABLISSEMENT FRANÇAIS DU SANG

Le don est un acte bénévole, volontaire et anonyme. Opérateur unique de la transfusion sanguine, l’établissement français du sang (EFS) dispose du monopole des activités de collecte, de préparation, de qualification et de distribution des produits sanguins aux établissements de soins. Votre action consistera donc à mettre en contact les étudiant⋅e⋅s et l’EFS.

LA PERSONNE DONNEUSE

Une personne donneuse est une personne qui vient sur un lieu de collecte en se présentant devant le⋅la médecin, qui donne son sang, se restaure et s’en va. Il n’y a aucune distinction entre une personne qui ne vient qu’une fois et qui ne reviendra plus jamais et une personne qui a l’habitude de donner. C’est pourquoi, l’idéal est d’essayer de viser les deux publics et de toujours les sensibiliser à la cause. Une personne n’a jamais donné son sang, une personne l’a déjà fait une fois, ou plusieurs fois mais pas régulièrement : rappelez-le leur que le don du sang est toujours un besoin. Essayez de leur faire comprendre de donner leur sang régulièrement car une fois c’est bien, régulièrement, c’est mieux !

L'organisation de la collecte

LA PRÉPARATION

Pour bien préparer votre collecte, vous devez en prendre les mesures. Dimensionner une collecte, c’est quantifier les moyens humains et matériels quant au bon déroulement de celle-ci. En d’autres termes, c’est savoir combien il faut de médecins, d’infirmières, de jours de prélèvements et de kilos de Nutella pour faire atteindre le nombre de donneur⋅se⋅s visé, dans de bonnes conditions.

LES EFFECTIFS 

Pour calculer ces effectifs, ayez en tête que : un médecin et deux infirmières permettent de recevoir environ 60 donneur⋅se⋅s par jour. Deux médecins et trois infirmières en accueilleront donc 110.

LA FRÉQUENTATION 

Sur un lieu donné, combien de donneur⋅se⋅s vont se présenter ? Pour une toute première collecte, il faut estimer une présentation à hauteur de 2,5 % de la population ciblée, à minorer paradoxalement à 2 % si le campus compte plus de 10 000 étudiant⋅e⋅s. 

Si une collecte a déjà été organisée par l’EFS au sein de votre établissement, et, que l’équipe de recrutement est nouvelle, on observe, comme ce fut le cas à Toulouse et Albi, un doublement des donneur⋅se⋅s présenté⋅e⋅s, un triplement même si le site est petit (Albi compte moins de 2 000 étudiant⋅e⋅s).

LE RAVITAILLEMENT 

Après la prise de sang, il vous faudra nourrir vos donneur⋅se⋅s : 20 à 25 baguettes pour 100 donneurs, 20 à 25 viennoiseries pour 100 donneur⋅se⋅s. Pensez donc à proposer des boissons et de la nourriture variée à donner selon les envies : salé, sucré, eau, boissons sucrées, fruits, sucres en morceaux…

La communication de votre évènement

Pour annoncer votre collecte de sang, vous devez communiquer dessus. Plusieurs moyens sont possibles. 

Prévenez à l’avance de la tenue de votre évènement. Les étudiant⋅e⋅s sauront ainsi que telle semaine, vous organisez votre collecte et si il⋅elle⋅s sont intéressé⋅e⋅s pourront essayer de caler cela dans leur agenda. Privilégiez dans ce cas quelques affiches accrochées à des endroits stratégiques : près des amphis, cafétérias, toilettes.

Ensuite, les jours où la collecte se tient, vous pouvez directement solliciter les étudiant⋅e⋅s. Par exemple, passez dans les amphis. Cela a un effet immédiat, mais qui s’estompe vite. Il faut donc les renouveler dans d’autres amphis et à des horaires différents, d’autant plus qu’ils ne touchent à chaque passage qu’une faible partie de la population totale. Vous pouvez aussi attendre à la sortie des amphis et rappeler la tenue de la collecte. De même, promenez vous sur le campus pour démarcher les potentiel⋅le⋅s donneur⋅se⋅s. Il n’est pas très utile de simplement rester devant votre stand de collecte.

Le bouche à oreille fait venir 20 % des volontaires, surtout en fin de collecte : c’est l’effet de la convivialité.

L'accueil le jour de la collecte

L’accueil doit se faire le plus naturellement possible : chaque bénévole accueille le⋅la donneur⋅se avec sa personnalité dans le respect des différences de l’autre. Il y a toutefois quelques “ règles ” minimales à respecter :

  • Pensez aux politesses de base : bonjour, au revoir, s’il-vous-plait, merci…
  • Informez les donneur⋅se⋅s des conditions requises pour le don : peser plus de 50 KG, ne pas être à jeun, avoir plus de 18 ans…
  • Informez-les de l’importance de l’entretien médical pour la sécurité transfusionnelle.
  • Prévenez qu’un éventuel ajournement doit être bien vécu. Dans tous les cas, offrez une collation, remerciez et invitez à revenir.
  • Demandez au⋅à la donneur⋅se de remplir son questionnaire pré-don en lui offrant un stylo.
  • Expliquez-lui que les informations données tombent sous le sceau du secret médical.
  • Accompagnez jusqu’au lit de prélèvement le⋅la premier⋅ère donneur⋅se hyperstressé⋅e et essayez de le⋅la rassurer. 
  • Répondez aux questions transfusionnelles si (et seulement si) vous connaissez la réponse, pas d’imprécision ou d’approximation. Si besoin est, renvoyez au personnel EFS.
  • Ne répondez pas aux confidences intimes des volontaires. Orientez-les plutôt vers le⋅la médecin.
  • Respectez le⋅la non-donneur⋅se : si on vous dit non, remerciez-les quand même et demandez leur d’en parler autour d’eux⋅elles afin de toucher des personnes qui, elles, seraient intéressées. 

En résumé, l’accueil ne se limite pas à la seule réception des donneur⋅se⋅s, c’est aussi tout un comportement à avoir lors de l’accompagnement au don, la collation, la prévention des malaises et qui va jusqu’à “ l’au revoir ” et surtout au “ à bientôt ”.

La gestion des malaises

Logiquement, si le⋅la donneur⋅se a été prélevé⋅e, c’est qu’il n’était pas à jeun et que sa tension était bonne. Toutefois certains individus font occasionnellement, fréquemment ou systématiquement un malaise.

Tout d’abord, apprenons à identifier quelques signes annonciateurs : jambes “ en coton ”, sensation de chaud ou de froid, rêveries, regard perdu dans le vide, visage pâle et lèvres roses, main passée dans les cheveux, tête lourde…Attention, aux personnes fatiguées en fin de matinée et fin d’après-midi. 

Attention : pour éviter le risque d’étouffement, le chewing-gum est interdit dès son arrivée jusqu’à son départ. Dans le même ordre d’idée, fumer est déconseillé pendant la demi-heure qui suit le prélèvement, la fumée induisant une légère baisse du taux d’oxygène dans le sang ce qui augmente le risque de survenue d’un malaise.

Si, malgré toutes les précautions prises en plus d’une réhydratation et d’une alimentation correctes, le malaise survient… Que faire ? Ne paniquez pas : et d’un il n’y a jamais de risque vital et de deux, vous risquez d’induire d’autres malaises. Si possible, retenez le⋅la donneur⋅se dans sa chute. Allongez-le⋅la par terre ou sur le lit prévu à cet effet, jambes en l’air pour que le sang afflue à la tête. Appelez un⋅e médecin de l’EFS si cela n’a pas été effectué.

En cas de malaise collectif, il faut suspendre la collecte jusqu’au retour de la normale, rassurer les donneur⋅se⋅s conscient⋅e⋅s et laisser partir ceux⋅celles qui, subitement, n’ont plus envie de donner en n’oubliant pas de les inviter à revenir plus tard. Toutefois, rassurez-vous car ce cas de figure est peu fréquent et l’équipe médicale sait quoi faire ; mettez-vous juste à leur disposition sans les gêner.


La collation

La collation, plus qu’un mérite, c’est un véritable droit pour celui qui vient bénévolement faire acte de générosité. 

Du point de vue médical, la collation consiste à récupérer le volume sanguin prélevé par un apport en eau et nutriments rapidement assimilables (sucres), afin d’éviter tout malaise, toute fatigue consécutive. Toutefois, ce n’est qu’au bout de quelques jours que le⋅la donneur⋅se retrouvera une composition sanguine “ normale ”. Rappelez-le leur à la fin de leur don et au moment de la collation.

Attention : il n’y a rien de pire, en termes d’accueil et de convivialité, que de nettoyer les restes d’un⋅e donneur⋅se en sa présence : il aura l’impression qu’on le pousse vers la sortie. Attendez l’amoncellement de la fin de demi-journée pour faire le ménage. 


Et après ?

La collation permet de créer la convivialité nécessaire en plus du plaisir de partager la nourriture, mais aussi de faire rester un peu plus longtemps à table afin d’éviter les malaises… et de recruter. Le recrutement de bénévoles, comme vous l’aurez certainement compris, s’effectue essentiellement lors de la collation. Un⋅e donneur⋅se a été très satisfait⋅e de l’accueil ? Il y a de fortes chances qu’il⋅elle laisse son adresse, qu’il vienne à l’apéro barbecue (gratuit) de fin de collecte ; un peu moins de chance qu’il vienne en réunion ultérieure, et encore moins de chance qu’il adhère réellement à l’association. Il faut donc ratisser large pour obtenir, au final, peu de membres : sur une collecte de 800 donneur⋅e⋅s, environ 200 laissent leur adresse, 40 se présentent en réunion dont la moitié partiront l’année suivante pour des raisons étudiantes, professionnelles, ou autres. Sans un recrutement permanent de membres, votre association aura du mal à survivre.