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Fiches pratiques

Accompagner un⋅e volontaire en Service Civique dans son projet d’avenir

Les organismes accueillant des volontaires en Service Civique ont l’obligation d’accompagner leurs volontaires dans la construction de leurs projets d’avenir. Retrouvez ici quelques conseils généraux et bonnes pratiques pour réussir cet accompagnement.


Une obligation légale

Le projet d’avenir correspond au(x) projet(s) dans lequel le ou la volontaire se projette à l’issue de son Service Civique, quel qu’il soit : reprise d’une formation, recherche d’un emploi ou d’un stage, mais aussi création d’activité, engagement associatif, mobilité à l’international, etc. Le projet d’avenir ne se limite donc pas aux études et à l’emploi et doit être entendu de façon large.

Selon la loi relative au Service Civique du 10 mars 2010, les organismes d’accueil doivent assurer un « accompagnement [des volontaires] dans [leurs] réflexion[s] sur [leurs] projet[s] d’avenir ». La loi n’est cependant pas plus précise et ne prévoit ni les modalités ni le contenu de cet accompagnement, qu’il revient donc aux organismes d’accueil de définir.

En tant qu’interlocuteur⋅rice privilégié⋅e des volontaires pendant leur mission, c’est généralement le⋅a tuteur⋅rice qui se charge de l’accompagnement au projet d’avenir. Voici quelques conseils généraux et bonnes pratiques pour réussir cet accompagnement.

Le projet d'avenir, partie intégrante du Service Civique

La réflexion autour du projet d’avenir faisant partie intégrante du Service Civique, l’organisme d’accueil peut dégager du temps au⋅à la volontaire pour que, dans une limite raisonnable, celui-ci⋅celle-ci puisse travailler sur son projet d’avenir sur ses heures de mission. Cela peut par exemple se traduire par la participation à des événements (ateliers, conférences, colloques…), ou bien par la rencontre avec des professionnel.le.s.

Lorsque c’est possible, il peut enfin être utile et valorisant pour le⋅la volontaire de lui proposer, dans le cadre de sa mission, quelques tâches en lien avec son projet d’avenir. Si votre association possède un site internet, pourquoi ne pas proposer au⋅à la volontaire qui souhaite devenir journaliste de rédiger quelques articles pour l’enrichir ? Cela ne pourra que stimuler sa motivation pour la mission.

CRÉER UN CADRE BIENVEILLANT D’ÉCHANGE ET DE RÉFLEXION

Parce qu’il⋅elle n’est pas un⋅e professionnel⋅le de l’orientation ou de l’insertion, le rôle du⋅de la tuteur⋅rice n’est pas de “faire à la place” du⋅de la volontaire en lui apportant des renseignements exhaustifs sur toutes les possibilités qui s’offrent à lui. Le rôle du⋅de la tuteur⋅rice est plutôt de créer un cadre d’échange et de de discussion pour que lea volontaire se sente écoutée et aiguillée dans les différentes étapes de sa réflexion et ne se retrouve pas “perdu⋅e” à la fin de son Service Civique.

L’accompagnement du⋅de la tuteur⋅rice peut alors prendre différentes formes, telles que :

  • des échanges et discussions pour aider le⋅a volontaire à formuler son projet ;
  • une redirection vers des ressources utiles ou des structures d’accompagnement (réseau information-jeunesse, conseiller⋅ère⋅s d’orientation, services d’orientation des établissements d’enseignement supérieur, missions locales, pôle emploi, etc.) ;
  • la relecture de candidatures et une aide à la préparation d’entretien ;
  • la mise en réseau avec des acteur⋅rice⋅s du monde associatif et professionnel. Le Service Civique permet bien souvent aux volontaires de se créer un premier réseau qui leur permettra d’obtenir des réponses et des contacts précieux pour la suite. Pour cela, il est utile de cibler à l’avance les partenaires que le⋅a volontaire aurait intérêt à rencontrer, et de l’aider à préparer le rendez-vous.

Pour que le suivi soit facilité, le⋅a tuteur⋅rice peut s’appuyer sur un carnet de bord répertoriant des ressources utiles (sur l’emploi, l’orientation, la mobilité internationale, etc.) et dans lequel le⋅a volontaire devra renseigner, avant chaque entretien :

  • ses idées de projet(s) après le Service Civique ;
  • ce qui lui semble compliqué ;
  • ce qu’il⋅elle a déjà fait ;
  • ce qu’il⋅elle lui reste à faire.

ANTICIPER ET ACCOMPAGNER

Si Rome ne s’est pas faite en un jour, les projets d’avenir non plus ! Sauf dans certains cas particuliers (par exemple lorsqu’un⋅e étudiant⋅e en année de césure a déjà une place réservée dans une formation à l’issue de sa mission), la réflexion personnelle autour de « l’après Service Civique » prend généralement du temps

Pour que l’accompagnement soit profitable au⋅à la volontaire, un suivi régulier doit donc être mis en place dès le début de la mission, et s’étaler sur toute la durée du Service Civique.

Il est par exemple possible de prévoir des entretiens tout au long de la mission :

  • un premier entretien, réalisé au début de la mission, lors duquel lea tuteurrice prend connaissance de la situation du⋅de la volontaire au niveau de son projet d’avenir, notamment sur les dimensions professionnelle et académique. Peuvent être abordés les points suivants : le⋅a volontaire a-t-ilelle déjà des projets après le Service Civique ? Lesquels ? Comment la mission s’inscrit-elle dans ces éventuels projets ?
  • Un deuxième entretien, qui prend la forme d’un bilan de mi-parcours lors duquel lea tuteurrice fait avec le⋅la volontaire un tour d’horizon des avancées de sa mission, mais aussi de son projet d’avenir : lea volontaire a-t-il⋅elle avancé sur la construction de son projet d’avenir ? Quelle(s) démarches a-t-il/elle entrepris pour s’informer ? Quelles difficultés a-t-ilelle rencontrées ? Quelles sont les prochaines étapes ?
  • Un dernier entretien, en fin de mission, lors duquel tuteur⋅rice et volontaire font un bilan de la mission en lien avec le projet d’avenir.

Pour que les échanges soient efficaces, lea tuteurrice peut demander à sonsa volontaire de préparer à l’avance les points qu’ilelle souhaite aborder lors de l’entretien. Cela permettra au⋅à la tuteur.rice d’anticiper certaines de ses demandes en formation et en conseils, et de favoriser d’éventuelles mises en relation avec des personnes ressources que lea tuteurrice pourra par exemple inviter à l’entretien.

En dehors de ces entretiens formels, lea tuteurrice peut également rappeler au⋅à la volontaire qu’il⋅elle se tient disponible pour répondre à ses besoins liés au projet d’avenir (relecture de CV et de lettres de motivation, aide à la préparation d’un entretien, etc.).

Identifier et valoriser les compétences acquises

Les bénéfices du Service Civique sont nombreux : ce dispositif permet d’être sensibilisé⋅e à l’engagement, de découvrir un nouvel univers, de rencontrer de nouvelles personnes… Il permet aussi d’acquérir de nouvelles compétences, que le⋅a volontaire pourra valoriser dans la suite de son parcours (académique et professionnel notamment).

On constate pourtant que, bien souvent, les volontaires ont des difficultés à identifier et à valoriser les compétences que leur Service Civique leur a permis d’acquérir. L’un des axes de l’accompagnement au projet d’avenir peut donc consister à leur proposer une formation ou un entretien pour les aider à :

  • retracer leur parcours (Service Civique et autres expériences) ;
  • repérer les savoirs, savoir-faire, savoir-être qui ont été développés pour les traduire en compétences professionnelles ;
  • bénéficier de conseils pour savoir comment les valoriser selon la nature de son projet (dans un CV, une lettre de motivation et un entretien).

Pour ce faire, il est possible d’utiliser le portfolio «Bénévolat et compétences» développé par l’association Animafac. 

Précisons également qu’il revient à l’organisme d’accueil d’établir avec ses volontaires un bilan nominatif qui décrit les activités exercées pendant le Service Civique et évalue les compétences acquises au cour de leur mission. 

Pour en savoir plus sur ce bilan nominatif, consultez le Guide des tuteurs de l’Agence du Service Civique.

Et après ?

Que deviennent les volontaires après la fin de leur mission ?

Parce que le projet d’avenir du⋅de la volontaire ne se concrétisera pas forcément dès la fin de sa mission, il peut être intéressant de garder un contact avec lui⋅elle dans les semaines et les mois qui suivent pour prendre de ses nouvelles, suivre ses avancées, et continuer à lui apporter son aide si nécessaire.

Après la fin de la mission, l’Institut de l’engagement peut également prendre le relais pour accompagner le⋅a volontaire dans son projet d’avenir. Chaque année, l’Institut de l’engagement accompagne plusieurs centaines d’anciennes volontaires (Service Civique, Service Volontaire Européen ou Volontariat de Solidarité Internationale) dans leurs projets d’avenir. 

Deux sessions de sélection sont organisées chaque année, lors desquelles les volontaires intéressé⋅e⋅s peuvent déposer un dossier de candidature. Une partie de ce dossier devra d’ailleurs être remplie par lea tuteurrice, à défaut de quoi le⋅a volontaire ne pourra pas valider son dossier. 

Si le⋅a volontaire est admissible, il⋅elle sera invité⋅e à passer un entretien, à l’issue duquel l’Institut prononcera ou non son admission dans l’un des trois parcours : formation, création d’activité, professionnel. Les volontaires admis⋅es recevront alors le soutien d’un⋅e parrain⋅marraine, un accompagnement personnalisé, la mise en relation avec des partenaires, des bourses, etc. en fonction de leurs besoins.

En résumé, gardez en tête que le Service  Civique est une opportunité pour le⋅la volontaire d’organiser son avenir professionnel. C’est pourquoi il est important d’intégrer cette dimension tout au long de la mission. L’accompagner dans cette démarche est presque tout aussi importante que la mission elle-même.