Loading
MENU
Fiches pratiques

Agir pour réduire les risques auditifs

La protection contre les risques auditifs est de plus en plus prise en compte par les politiques publiques. Depuis le 1er octobre 2018, l’État a mis en place « des règles visant à protéger l’audition du public exposé à des sons amplifiés à des niveaux sonores élevés dans les lieux ouverts au public ou recevant du public ... ». L’un des premiers publics visé sont les jeunes, puisqu’il⋅elle⋅s sont très fréquemment exposé⋅e⋅s à la musique amplifiée lors des différents concerts et festivals. On vous donne ici quelques conseils pour réduire les risques auditifs auprès vos pairs. 


Mieux connaître les risques auditifs

LES SITUATIONS À RISQUES 

Rappelons d’abord que les risques auditifs concernent la dégradation ou la perte des capacités auditives.

Or, de plus en plus d’études et d’initiatives sont menées autour des risques auditifs notamment chez les jeunes.  Si il⋅elle⋅s n’étaient pas les premières cibles à l’origine, avec la multiplication des concerts, festivals et écoute de la musique dans des écouteurs ou des casques, il⋅elle⋅s sont aussi exposé⋅e⋅s aux risques auditifs. Mais aussi par l’exposition au quotidien aux volumes trop forts (métro, circulation, travaux, etc). 

Pour les jeunes, les cas les plus fréquents sont : l’exposition à un volume sonore trop important et le temps d’écoute passé à un volume sonore fort. 

LES CONSÉQUENCES POSSIBLES 

Il est possible de progressivement perdre en audition mais aussi brutalement et les conséquences peuvent s’avérer irréversibles. Les réactions provoquées par des expositions prolongées à de forts volumes sonores sont variées. Notez d’ailleurs que nous ne sommes pas tou⋅te⋅s égaux⋅ales face au son : certaines personnes se révèlent en effet beaucoup plus sensibles que d’autres. 

Les conséquences peuvent sont donc plus ou moins graves :

  • troubles temporaires qui disparaîtront après une nuit de sommeil au calme
  • surdité totale ou partielle : si les effets sont temporaires, on parle de fatigue auditive et s’ils sont définitifs de perte auditive
  • développement d’acouphènes : ce sont des bourdonnements ou sifflements entendus sans interruption
  • hyperacousie : intolérance au moindre bruit. 


Respecter les niveaux sonores

Les associations étudiantes peuvent ainsi agir pour prévenir de ces risques auditifs en respectant quelques règles simples et en informant correctement les personnes qui prennent part aux événements de votre association. 

Lorsque votre association organise une soirée étudiante, un concert ou un festival, vous êtes responsables de la « sécurité auditive » de votre public. Il est notamment important de veiller aux volumes sonores. En effet, les sons deviennent nocifs (exprimés en décibels dB) lorsque leur intensité dépasse les possibilités de réception de l’oreille. Au-dessus de 80 dB, il peut y avoir des risques de dégradation brutale de l’audition. 

Or, dans les discothèques, concerts et bars musicaux, le niveau sonore, dépasse les 80dB, car limité par la loi à 102 dB (A). Ce chiffre est d’ailleurs souvent dépasser par ces structures. C’est pourquoi il est de votre rôle, si vous souhaitez agir pour réduire les risques auditifs de respecter la réglementation en vigueur pour les lieux musicaux : Si certaines salles sont équipées d’un limiteur acoustique, qui maintient le niveau sonore sous un seuil préétabli, vous devrez, dans le cas contraire, vous assurer du respect de cette norme.

Plusieurs possibilités s’offrent à vous pour respecter les normes sonores : vous pouvez, soit recourir à un⋅e technicien⋅ne du spectacle pour gérer la sonorisation de la soirée car les professionnel⋅le⋅s connaissent parfaitement la réglementation, et se doivent de la respecter. Mais n’hésitez pas à leur redire si nécessaire. Soit, vous pouvez avoir recours à un⋅e bénévole de l’association qui s’occupera de la musique et de son volume sonore. Pour cela, vous pouvez vous aider d’un sonomètre. Si votre association n’organise que ponctuellement des soirées, commencez par faire jouer le système D et essayez de vous faire prêter un sonomètre auprès d’une association culturelle ou musicale. Si vous avez vocation à réitérer régulièrement ce type d’événements, vous pouvez en acheter un : les premiers prix tournent autour de 80 euros. De plus, pourquoi ne pas proposer à d’autres associations de votre campus de mutualiser cet achat. 


Faire de la prévention

Au-delà du réglage du volume sonore, pensez également à respecter une autre règle de base : entourer de barrières les enceintes de la sono, afin que personne ne puisse s’y coller tout ou partie de la soirée et recevoir la musique trop fortement dans ses oreilles. 

Vous pouvez également mettre à disposition des dispositifs de protection tels que des bouchons en mousse ou en silicone (réutilisable) pour protéger les appareils auditifs de vos participant⋅e⋅s.

Lors de votre événement vous pouvez également mener une action de sensibilisation aux risques auditifs. Une petite équipe de bénévoles peut ainsi distribuer aux participant⋅e⋅s de la documentation prodiguant quelques conseils de base en la matière : 

  • s’éloigner des sources sonores
  • faire des pauses régulières (30 min toutes les 2h ou 10 min toutes les 45 min, à l’extérieur ou dans une zone calme)
  • porter des bouchons d’oreilles

En cas d’inconfort et de douleur, vous pouvez les inviter à consulter rapidement un⋅e médecin en cas de troubles auditifs persistants…Vous pouvez ensuite les conseiller de se rendre chez un⋅e audioprothésiste pour réaliser un test auditifs afin d’en connaître l’origine. 

Enfin, vous pouvez aussi leur rappeler que les durées hebdomadaires d’écoute ne doivent pas dépasser : 

– 20 heures à 93 dB (A) (musique écoutée par casque ou écouteurs) ; 

– 4 heures à 100 dB (A) (musique au volume maximum sur vos appareils, bars musicaux) ; 

– 2 heures à 102 dB (A) (discothèque, concerts).


Aller plus loin

 

Si vous souhaitez vous informer plus et éventuellement mener des actions pour réduire les risques auditifs plusieurs acteur⋅rice⋅s agissent sur ces questions.

AGI-SON organise chaque année une campagne nationale de prévention des risques sonores. AGI-SON met également à disposition des kits de prévention. Les relais régionaux de l’association peuvent également organiser, à votre demande, une courte formation à l’attention des bénévoles de votre association. 

La Journée Nationale de l’Audition met en place des campagnes de sensibilisation et de dépistage avec des contenus pédagogiques et pratiques pour apprendre à tous les gestes simples à réaliser pour préserver son audition.

EduKson est une plateforme-ressources d’éducation, gérée par AGI-SON,  au sonore et de prévention des risques auditifs liés à l’écoute et la pratique des musiques amplifiées. Le site s’adresse au grand public (jeunes, parents…) et aux professionnels (éducation, santé, spectacle vivant…).

Vous voilà muni⋅e⋅s de tous les outils pour agir pour réduire les risques auditifs, il ne reste plus qu’à vous lancer !