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Fiches pratiques

Mener une campagne pour l’inscription sur les listes électorales

Citoyen⋅ne convaincu⋅e, vous militez au quotidien pour que vos proches prennent conscience de l’importance du vote et encouragez ainsi l’inscription sur les listes électorales. Vous souhaitez maintenant aller plus loin et élargir vos actions de sensibilisation au plus grand nombre. Vous vous demandez comment vous y prendre ? On vous donne ici quelques conseils. 


Quelques rappels législatifs

QUI PEUT VOTER ?

Pour pouvoir voter lors des différentes échéances électorales, il faut remplir l’ensemble des conditions suivantes :

  • être âgé⋅e d’au moins 18 ans la veille du premier tour de scrutin ;
  • être de nationalité française (les citoyen⋅ne⋅s européen⋅ne⋅s résidant en France peuvent s’inscrire sur les listes complémentaires, mais seulement pour les élections municipales et/ou européennes) ;
  • jouir de ses droits civils et politiques ;
  • être inscrit⋅e sur les listes électorales.

COMMENT S’INSCRIRE SUR LES LISTES ÉLECTORALES ?

Depuis la loi du 10 novembre 1997 (art. L11-1 du Code électoral), l’inscription est automatique pour les jeunes de 18 ans. Les listes électorales sont établies par commune. La liste nationale est établie par l’Insee à partir des informations transmises par chaque mairie. C’est le répertoire électoral unique (REU).

Attention cependant, même si l’inscription est censée se faire d’office, on n’est jamais à l’abri d’une défaillance dans les fichiers et il est donc recommandé de vérifier auprès de sa mairie que l’inscription a bien été prise en compte.

Par ailleurs, entre l’âge de 16 ans – âge du recensement duquel découle l’inscription sur les listes – et l’âge où l’on va voter pour la première fois, il arrive souvent que l’on ait changé de domicile et que l’on ne soit donc pas inscrit⋅e dans la bonne commune ou bien radié⋅e des listes. En effet, si le courrier contenant les professions de foi des candidat⋅e⋅s à une élection envoyé à votre domicile ne vous parvient pas pour cause d’adresse invalide, la personne est radiée des listes. Elle doit donc retourner à la mairie de son domicile pour se réinscrire. 

En dehors de cette situation, l’inscription sur les listes doit faire l’objet d’une démarche volontaire. En cas de déménagement, y compris dans la même commune, il est donc nécessaire de refaire les démarches d’inscription sur les listes.

QUELLES SONT LES DÉMARCHES POUR S’INSCRIRE ?

Il existe plusieurs possibilités pour s’inscrire :

  • Se rendre à la mairie de son domicile avec les pièces exigées : le formulaire d’inscription téléchargeable en ligne ici ou disponible sur place, une pièce d’identité et un justificatif de domicile.
  • Par courrier, en envoyant à la mairie de son domicile :  le formulaire d’inscription, la photocopie d’une pièce d’identité et un justificatif de domicile.
  • Par internet, sur le site suivant. A priori la majorité des communes utilise ce téléservice. mais pensez à vérifier. 

QUAND S’INSCRIRE ?

En principe, pour pouvoir voter, il faut s’inscrire avant la fin de l’année qui précède l’année du scrutin. Par exemple, si vous voulez voter en mars 2030, il faut vous inscrire avant le 31 décembre 2029. Le principe est donc s’inscrire avant le 31 décembre. Dans ce cas-là, il est possible de s’inscrire à tout moment de l’année mais vous ne pouvez voter qu’à partir du 1er mars de l’année suivante (après la révision annuelle des listes électorales).

Mais dans certains cas particuliers il est possible de s’inscrire et voter la même année. Si la personne est dans l’une des situations suivantes : 

  • Si elle a atteint l’âge de 18 ans entre le 1er mars et le jour de l’élection,
  • Si elle était militaire et qu’elle retourne à la vie civile après le 1er janvier,
  • Si elle a acquis la nationalité française après le 1er janvier,
  • Si elle a recouvré l’exercice du droit de vote après le 1er janvier.

Maintenant que vous en savez un peu plus sur les modalités de vote, passons à la pratique.


Déterminer le public visé

Selon le public que vous allez cibler, vous ne déploierez ni les mêmes messages, ni les mêmes actions. Le plus pertinent et efficace reste sans doute de communiquer auprès des publics habituels de votre association. Si vous souhaitez néanmoins cibler d’autres participant⋅e⋅s, il vous faudra établir la bonne stratégie et vous poser les bonnes questions : dans quels lieux allez-vous pouvoir retrouver ce public ? Quels sont les endroits où il sera le plus « captif » ?

Dans l’idéal sélectionner un événement ou un type de lieu fréquenté par votre public vous épargnera tout l’effort de communication et de mobilisation. Autre question à se poser : quelles sont les structures qui travaillent au contact de ce public ? Déterminer ces structures en amont de votre projet vous permettra d’envisager un partenariat avec elles pour démultiplier l’impact de votre action et vous rapprocher plus facilement du public visé. 


Définir le moment pour agir

Au vu des délais qui conditionnent l’inscription sur les listes (s’inscrire avant le 31 décembre de l’année qui précède l’échéance électorale), vous devrez réaliser votre première phase de sensibilisation, l’inscription sur les listes électorales, avant cette date fatidique.

Dans tous les cas, ayez biens les grandes échéances en tête : 

  • Les élections présidentielles : elles ont lieu tous les cinq ans et débutent généralement au mois de mars.
  • Les élections législatives : elles ont également lieu tous les cinq ans et débutent généralement au mois de juin.
  • Les élections des conseiller⋅ère⋅s territoriaux⋅ales : elles ont lieu tous les six ans et débutent généralement au mois de mars.
  • Les élections municipales : elles ont lieu tous les six ans et débutent généralement au mois de mars.
  • Les élections européennes : elles ont lieu tous les cinq ans et débutent généralement au mois de juin.


Choisir les moyens de sensibilisation

Mener une campagne d’incitation à l’inscription sur les listes électorales signifie avant toute chose convaincre. Cela suppose donc d’être soi-même convaincu⋅e. Pour cela, vous pouvez commencer par leur présenter les différentes institutions pour lesquelles il⋅elle⋅s doivent voter et leur rôle. Prenez des exemples qui peuvent les intéresser et rendre plus concret l’impact qu’ont leurs votes : pour les conseiller⋅ère⋅s territoriaux⋅ales par exemple, expliquer leur rôle dans les politiques des transport, du CROUS, etc. 

Assurez vous que les personnes qui animent aient un minimum de connaissances sur la question afin d’être en mesure d’expliquer aux publics le fonctionnement du processus de vote et répondre aux diverses questions. 

Pour les sensibiliser à cela, plutôt que de faire un cours magistral, pensez à ouvrir le débat et à trouver des animations ludiques et pédagogiques (quizz et autres). 

OUVRIR LE DÉBAT

La condition d’une campagne citoyenne, c’est le débat. C’est en allant à la rencontre des personnes que vous ciblez que vous pourrez les convaincre. Bien entendu, avant toute chose, il faudra clairement cerner les réticences de vos interlocuteur⋅rice⋅s face au vote en particulier et à la vie politique en général. Pourquoi ne pas par exemple organiser des rencontres entre élu⋅e⋅s locaux⋅ales, jeunes et acteur⋅rice⋅s associatif⋅ve⋅s afin de débattre des responsabilités de chacun⋅e ?

METTRE EN PLACE DES ANIMATIONS

Pour servir de base aux discussions, n’hésitez pas à proposer des animations que vous avez l’habitude de présenter en les déclinant sur le thème de la citoyenneté.

Une compagnie théâtrale pourra par exemple monter une scène en rapport avec les droits de l’homme, la politique, la démocratie, etc. Plus largement, toute association culturelle pourra laisser libre cours à son imagination pour créer une action en rapport avec le civisme (un clip, une exposition de peintures, de photographies, etc.). 

Si votre but est de sensibiliser, vous serez encore plus efficace si vous décidez d’associer votre public à cette création. En effet, prendre part au processus d’élaboration et contribuer à la définition du message, à la meilleure façon de le faire passer permettra aux participant⋅e⋅s de s’impliquer et de se sentir impliqué⋅e⋅s dans votre action. Vous aurez ainsi plus de chances de les voir adhérer à votre démarche, d’en comprendre les enjeux et ainsi de vouloir convaincre d’autres. Une démarche participative fonctionne toujours mieux qu’un discours n’allant que dans un sens. Contribuer à la création de ce discours est bien plus valorisant et inclusif.


Agir avec les structures spécialisées

Vous gagnerez également à collaborer avec des structures œuvrant pour la participation citoyenne et l’inscription sur les listes électorales. En effet, par une mise en commun de connaissances, vous pourrez bénéficiez de leur expertise tout en leur apportant la vôtre. 

Diversifier vos interlocuteur⋅rice⋅s vous permettra de trouver les mots justes et de coller au plus proche des préoccupations du public que vous souhaitez toucher.

Si vous ciblez une population jeune, mettez-vous en contact avec des lycées, mais aussi les points d’information jeunesse, les maisons de quartier, les MJC, les services municipaux en charge des questions de jeunesse… À vous de privilégier les interlocuteur⋅rice⋅s qui vous paraissent les plus pertinent⋅e⋅s.


L'inscription en pratique

Deux possibilités : votre action de sensibilisation a permis à votre public de tout savoir sur les inscriptions électorales et est désormais prêt à aller s’inscrire. Mais, même s’il est toujours plus responsabilisant de laisser les gens faire les démarches d’inscription eux-mêmes, vous pouvez aussi adopter la technique « inscription immédiate ». Cela vous demandera quelques aménagements, mais vous évitera également de perdre en route les quelques personnes qui, malgré leur compréhension et leur adhésion à la démarche, n’iront pas jusqu’au bout de celle-ci. Vous pouvez dans ce cas organiser des stands d’inscription sur les listes électorales. Si votre public est étudiant, vous pouvez les tenir sur votre campus. Si votre public est plus large, vous pouvez aller sur les marchés et les places de la ville les week-ends, pour permettre à ceux⋅celles qui ont pas le temps d’aller en mairie d’être inscrit⋅e⋅s sur les listes. 

Pour réaliser cette inscription, vous devrez récolter les pièces d’identité et justificatif de domicile ainsi qu’une procuration. 

Si vous souhaitez mettre en place cette démarche, il vous faudra donc anticiper, notamment quant à la communication à faire en amont et au matériel à prévoir (scanner ou un appareil photo et un ordinateur avec connexion internet pour permettre une inscription directement en ligne) 

De multiples formules sont possibles, à vous de donc penser votre campagne idéale. 


Et après?

Vous avez permis l’inscription sur les listes électorales d’une partie du public visé. Toutefois, l’acte citoyen ne s’arrête pas là, puisque le but de cette démarche est d’inciter votre public à voter. Vous pouvez ainsi décider d’intervenir quelques semaines ou jours avant les échéances pour rappeler l’importance du vote. Profiter de l’effervescence médiatique qui accompagne généralement chaque élection pour convaincre et inciter à voter. 

Enfin n’oubliez pas : mettre un bulletin dans l’urne est un acte citoyen, mais pas le seul. Il existe bien d’autres façons d’exercer sa citoyenneté (s’engager dans une association, dans un conseil de quartier, un syndicat, un parti, etc.), n’hésitez pas à en parler pour aussi les faire participer à la vie citoyenne.